lundi 16 octobre 2017

Navdanya’s biodiversity conservation farm


La ferme de Navdanya a été créée en 1995 par Vandana Shiva. Le but de cette ferme est la conservation des graines de plantes natives d’Inde ainsi que la conservation des savoirs faire des travaux des champs manuels et biologiques ; pour ne pas avoir à utiliser les OGM fournis par de grandes entreprises comme Monsento qui sont souvent stériles, dévastateurs pour les écosystèmes d’origine et cultivés dans le non-respect de la nature (usage en masse de pesticides et de tracteurs). Cette ferme sert à lutter contre la révolution verte. La révolution verte qui a commencée dans les années 1940 est la recherche d’un meilleur rendement en termes de quantité et de résistance des semences agricoles. Pour cela le docteur Borlaug travaillant pour la fondation Rockefeller et certains de ses associés vont créer des variétés de blé et de riz génétiquement modifiées qui seront considérées comme des « graines miracles » et qui remplaceront bientôt toutes les autres variétés natives des pays touchés. En effet ces variétés ont besoin pour bien produire de l’utilisation de pesticides qui contribuent à l’amélioration du rendement. Or l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques pollue énormément et tue la biodiversité des sols les rendant « morts », plus de vie souterraine présente dans ces champs. Comme ils sont inutilisables pour les variétés natives qui poussent dans des sols riches il faut réutiliser de nouveau les graines modifiées et les pesticides ce qui amène à se retrouver dans un cercle vicieux. Les pays industrialisés et riches comme les États-Unis ou l’Argentine sont les principaux acteurs dans le développement et la recherche des OGM. Pour lutter contre ces entreprises, ayant pour seul but leur enrichissement personnel, Vandana Shiva a créé plus de 120 banques de graines dans toutes les régions de l’Inde dans le but de conserver les plantes natives de l’Inde. La ferme dans laquelle nous nous sommes rendus contenait plus de 700 variétés de riz pour un total de 1500 variétés de graines, toutes ces graines cultivées sur 47 hectares de champs et un verger dans lequel se trouve 9 variétés de mangues. La ferme en plus de ses champs contenait une grange, un abri pour le bétail (les bœufs servent à labourer les champs et les vaches donnent du lait), un grand espace dédié aux composts (plusieurs types fonctionnant grâce aux vers), un jardin de plantes médicinales, un laboratoire d’analyse des sols (qui a été fermé pendant tout notre séjour à mon plus grand regret), un espace regroupant les chambres des Bijaks (ce sont les personnes qui viennent dans la ferme pour se former et apprendre), la cuisine, la salle à manger et un espace circulaire en plein air où se réunissent les Bijaks (Gazibo). Les Bijaks ont leur journée répartie en plusieurs temps, les deux plus importants sont le travail aux champs à partir de 10h et la session de l’après-midi à 15h. Le travail dans les champs peut consister au désherbage d’un champs, à la récupération des graines d’une certaine espèce, à labourer un champs (premier passage avec les bœufs et ensuite à la main), à planter des graines (soit en les semant à la volée soit en semant les graines une par une). Les variétés et les espèces sont souvent mélangées dans un même champs (c’est le principe de la permaculture) mais dans certains champs pour la récupération des graines chaque espèce est séparée par des petites buttes sur lesquelles on plante du millet. Les sessions peuvent être animées par un des Bijaks ou par l’administration elle-même. Durant ces sessions on a pu regarder un documentaire (« Schooling the world » qui traite des côtés négatifs et positifs de l’école et de ce qu’elle a engendrée dans certains pays comme l’inde), faire un atelier chant durant lequel on a chanté des mantras, présenter chacun son tour une plante médicinale (j’ai choisi la Violette qui aide à soigner les gastros, est bonne pour les personnes avec une hypertension, sert en tant que traitement pour la constipation, les insomnies et l’arthrose, et permet aussi aux personnes asthmatiques de réduire leur toux et de faciliter leur respiration), écouter le récit de voyage dans les montagnes d’un groupe de Bijaks partis une semaine pour découvrir des fermiers travaillant en partenariat avec Navdanya, découvrir une association pour les réfugiés rohingyas (communautés venant du Myanmar s’étant réfugiée en Inde : cette association se nomme Uniting Souls Foundation). J’ai bien aimé cette semaine à Navdanya  qui m’a permis d’apprendre ce qu’était la révolution verte (Violence of the green revolution, Vandana Shiva), comment fonctionnait un écovillage, la préservation des graines, le nom de plantes en anglais. Le lieu est magnifique, à cheval entre la nature et la société, les personnes sont chaleureuses et ouvertes et le fonctionnement est super. J’ai passé une super semaine à Navdanya qui s’est clos par un petit entretien avec Vandana Shiva qui a pu nous éclairer sur notre projet d’écovillage.

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