La ferme de Navdanya a été créée
en 1995 par Vandana Shiva. Le but de cette ferme est la conservation des
graines de plantes natives d’Inde ainsi que la conservation des savoirs faire
des travaux des champs manuels et biologiques ; pour ne pas avoir à
utiliser les OGM fournis par de grandes entreprises comme Monsento qui sont
souvent stériles, dévastateurs pour les écosystèmes d’origine et cultivés dans
le non-respect de la nature (usage en masse de pesticides et de tracteurs).
Cette ferme sert à lutter contre la révolution verte. La révolution verte qui a
commencée dans les années 1940 est la recherche d’un meilleur rendement en
termes de quantité et de résistance des semences agricoles. Pour cela le
docteur Borlaug travaillant pour la fondation Rockefeller et certains de ses
associés vont créer des variétés de blé et de riz génétiquement modifiées qui
seront considérées comme des « graines miracles » et qui remplaceront
bientôt toutes les autres variétés natives des pays touchés. En effet ces
variétés ont besoin pour bien produire de l’utilisation de pesticides qui
contribuent à l’amélioration du rendement. Or l’utilisation des pesticides et
des engrais chimiques pollue énormément et tue la biodiversité des sols les
rendant « morts », plus de vie souterraine présente dans ces champs.
Comme ils sont inutilisables pour les variétés natives qui poussent dans des
sols riches il faut réutiliser de nouveau les graines modifiées et les
pesticides ce qui amène à se retrouver dans un cercle vicieux. Les pays
industrialisés et riches comme les États-Unis ou l’Argentine sont les
principaux acteurs dans le développement et la recherche des OGM. Pour lutter contre
ces entreprises, ayant pour seul but leur enrichissement personnel, Vandana
Shiva a créé plus de 120 banques de graines dans toutes les régions de l’Inde
dans le but de conserver les plantes natives de l’Inde. La ferme dans laquelle
nous nous sommes rendus contenait plus de 700 variétés de riz pour un total de
1500 variétés de graines, toutes ces graines cultivées sur 47 hectares de
champs et un verger dans lequel se trouve 9 variétés de mangues. La ferme en
plus de ses champs contenait une grange, un abri pour le bétail (les bœufs
servent à labourer les champs et les vaches donnent du lait), un grand espace
dédié aux composts (plusieurs types fonctionnant grâce aux vers), un jardin de
plantes médicinales, un laboratoire d’analyse des sols (qui a été fermé pendant
tout notre séjour à mon plus grand regret), un espace regroupant les chambres
des Bijaks (ce sont les personnes qui viennent dans la ferme pour se former et
apprendre), la cuisine, la salle à manger et un espace circulaire en plein air
où se réunissent les Bijaks (Gazibo). Les Bijaks ont leur journée répartie en
plusieurs temps, les deux plus importants sont le travail aux champs à partir
de 10h et la session de l’après-midi à 15h. Le travail dans les champs peut
consister au désherbage d’un champs, à la récupération des graines d’une
certaine espèce, à labourer un champs (premier passage avec les bœufs et
ensuite à la main), à planter des graines (soit en les semant à la volée soit
en semant les graines une par une). Les variétés et les espèces sont souvent
mélangées dans un même champs (c’est le principe de la permaculture) mais dans
certains champs pour la récupération des graines chaque espèce est séparée par
des petites buttes sur lesquelles on plante du millet. Les sessions peuvent
être animées par un des Bijaks ou par l’administration elle-même. Durant ces
sessions on a pu regarder un documentaire (« Schooling the world »
qui traite des côtés négatifs et positifs de l’école et de ce qu’elle a
engendrée dans certains pays comme l’inde), faire un atelier chant durant
lequel on a chanté des mantras, présenter chacun son tour une plante médicinale
(j’ai choisi la Violette qui aide à soigner les gastros, est bonne pour les
personnes avec une hypertension, sert en tant que traitement pour la constipation,
les insomnies et l’arthrose, et permet aussi aux personnes asthmatiques de
réduire leur toux et de faciliter leur respiration), écouter le récit de voyage
dans les montagnes d’un groupe de Bijaks partis une semaine pour découvrir des
fermiers travaillant en partenariat avec Navdanya, découvrir une association
pour les réfugiés rohingyas (communautés venant du Myanmar s’étant réfugiée en
Inde : cette association se nomme Uniting Souls Foundation). J’ai bien
aimé cette semaine à Navdanya qui m’a
permis d’apprendre ce qu’était la révolution verte (Violence of the green
revolution, Vandana Shiva), comment fonctionnait un écovillage, la préservation
des graines, le nom de plantes en anglais. Le lieu est magnifique, à cheval
entre la nature et la société, les personnes sont chaleureuses et ouvertes et
le fonctionnement est super. J’ai passé une super semaine à Navdanya qui s’est
clos par un petit entretien avec Vandana Shiva qui a pu nous éclairer sur notre
projet d’écovillage.
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